Carl Rogers

Carl Rogers et l’Approche Centrée sur la Personne

Le fondateur de l’Approche Centrée sur la Personne est Carl Rogers (1902-1987). Il fut psychologue, psychothérapeute, universitaire, pédagogue, chercheur et il est l’auteur de nombreux ouvrages. Son enseignement universitaire a introduit des concepts révolutionnaires dans le monde de la psychologie. Il a mis en évidence les conditions nécessaires et suffisantes au processus de croissance de la personne. Carl Rogers a ouvert la voie des psychothérapies qu’on appelle « humanistes ». Elle se différencie des méthodes comportementalistes (comme les TCC : thérapies cognitivo-comportementales) et des méthodes analytiques (comme la psychanalyse) par son approche non directive de l’entretien.

L’immense popularité de l’ACP tient autant à la pensée révolutionnaire qu’au rayonnement personnel de Carl Rogers. Il a rejeté les principaux courants psychologiques de son époque, la psychanalyse freudienne et le behaviorisme (étude des comportements), pour forger sa propre théorie. C’est le premier praticien à s’être livré à des enregistrements sonores et vidéo de ses séances, et à entreprendre des recherches sur le processus thérapeutique et ses résultats.

C’est également lui qui a instauré la supervision des thérapeutes. Privilégiant les qualités personnelles aux diplômes, il a ouvert la psychothérapie aux professions non médicales et développé la relation d’aide (counseling). Une approche qui devient célèbre dans les années 60 sous le nom de méthode « non directive ».

Auteur, conférencier, chercheur, Carl Rogers s’est intéressé à tout ce qui concerne les relations humaines : le couple, la famille, l’enseignement, la vie sociale et politique… Son travail a totalement transformé l’art de l’écoute, non seulement dans le domaine des professions d’aide, mais aussi dans celui de la communication, de l’entreprise et du commerce. Il s’est éteint en 1987, alors que son nom venait d’être proposé pour le prix Nobel de la paix.

La méthode de la thérapie centrée sur la personne

L’approche repose sur la conviction que l’homme possède un fort potentiel d’évolution et d’épanouissement inné qui se développe en lui-même pour peu qu’il bénéficie d’un contexte favorable. Le rôle du thérapeute est d’écouter et d’accompagner une personne dans son cheminement de prise de conscience, dans sa quête vers son épanouissement et son autonomie. La Psychothérapie Centrée sur la Personne offre un espace thérapeutique fait à la fois de professionnalisme et d’humanité.

L’approche est respectueuse de la personne venue demander de l’aide. La confiance que cette méthode reconnait à la personne permet de considérer que :  » l’individu possède en lui-même des ressources considérables pour se comprendre, se percevoir différemment, changer ses attitudes fondamentales et son comportement. »

Elle est centrée sur la personne et non sur le problème, la maladie ou le symptôme.

La relation de confiance et d’humanité partagée, que crée le psychothérapeute vont favoriser le désir de changement chez la personne en souffrance. Il s’agit donc de relancer le processus d’évolution spontané qui a été entravé.

La qualité de la relation thérapeute-client est déterminante.

Elle repose sur trois attitudes fondamentales

La congruence, ou l’accord avec lui-même (coïncidence entre ses besoins, ses désirs, la conscience qu’il en a et l’expression qu’il en donne). Elle incitera le client à déjouer ses mécanismes de défense pour rétablir sa propre congruence.
La compréhension empathique. Tout en restant lui-même, le thérapeute cherche à se mettre à la place du client, à entrer dans son univers et ses sentiments, en s’efforçant de les voir sous le même angle que lui. Aussi, lorsque celui-ci souffre, la compassion qu’il peut lire chez le thérapeute lui donne à la fois le sentiment d’être compris et la sensation que sa douleur est partagée, donc allégée.

L’acceptation positive inconditionnelle, quoi que le client dise ou vive. D’après Carl Rogers, la majorité des problèmes psychologiques provient du fait qu’il est rare d’avoir reçu une telle acceptation de la part de ses parents dans la petite enfance. Raison pour laquelle nombreux sont ceux qui grandissent en cherchant avant tout à plaire aux autres, en sacrifiant leur personnalité et leurs propres désirs. Il est donc essentiel que le client se sente respecté sans jamais avoir l’impression d’être jugé ou évalué selon une théorie quelconque. La confiance, source de liberté d’expression et de relation dynamique, est en effet l’élément moteur de la thérapie.

A lire

Le Développement de la personne de Carl Rogers. (Dunod, 1996).
Comprendre Carl Rogers de Brian Thorne. (Dunod, 1994).